Malgré la morsure du froid, la grisaille et les pluies glaçantes des villes, en dépit des flocons qui nous freinent dans notre frénésie quotidienne, je porte février dans mon cœur, plus que janvier et que mars. J'ai un attachement particulier à ce mois, d'abord parce qu'en 1992, le 28 février, j'ai officiellement débarqué sur cette terre.
Ces trois dernières années, je n'étais pas en France et j'ai eu 24 ans en Australie, 25 et 26 ans en Thaïlande. Ces événements ont été les anniversaires les plus intenses, les plus pétillants, les plus organiques, les plus vivants de toute ma vie. De retour en France, je n'éprouve pourtant pas moins de joie à réunir mes proches et célébrer le temps qui passe. Cette date particulière est un jalon de vie, le moment de réaliser le chemin parcouru jusqu'alors. Doucement, j'accepte l'appel des racines, le retour au bercail, et je me nourris de ces énergies familières pour mieux préparer la prochaine escapade !
Tout homme est tiraillé entre deux besoins, le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est à dire de l’enracinement, de l’identité, et les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre ; jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue.
Mythe mélanésien de l’île du Vanuatu
Ensuite, février est le mois de l'amour. La Saint-Valentin a une valeur particulière au-delà de l'aspect commercial qu'elle peut revêtir. C'est avant tout un prétexte pour se reconnecter, à soi et à l'Autre, son partenaire, mais aussi sa famille, ses proches, ses enfants… Un moment à passer ensemble, intensément, à tourner toute son attention vers la Vie à l'extérieur de soi. En face. N'ayez pas peur d'aimer, c'est justement notre mission de vie, à tous.
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