Kṣamā : patience, tolérance, équilibre En ce moment, j'ai l'impression que les écrans déclament sans arrêt des tirades enflammées sur l'état de ce monde, et que ceux qui restent silencieux sont considérés comme crédules.
Mais il m'est impossible de parler sans savoir exactement de quoi je parle. Sans avoir beaucoup lu sur le sujet, sans avoir trouvé des sources fiables, sans être absolument sûre qu'un sujet mérite que je m'offusque. Profondément.
Alors j'ai dû accepter le fait que je ne serai pas révolutionnaire. Pour ça, il faut partir au quart de tour, il faut porter de lourds drapeaux, et crier fort. Deuil difficile quand il semble indispensable d'avoir un avis tranché, une voix qui porte, et de s'insurger régulièrement pour exister.
Accepter de laisser les gens raconter n'importe quoi. Convaincre n'importe comment. J'ai dû accepter le fait que je ne sauverai pas l'humanité (rien que ça), et qu'un chantier plus urgent demandait mon attention : ma capacité à cultiver la patience et la tolérance dans ce vacarme de complotistes, outrés que je ne partage pas leur point de vue (comment, mais tu es prof de yoga pourtant ?! - Ah parce qu'avec le package viennent ceux de la lithothérapie, des huiles essentielles et du complotisme ?). Équilibre fragile, entre naïveté et paranoïa, que je préserve tant bien que mal en observant les pièges de l'esprit et les écueils inévitables de l'existence humaine. Plutôt qu'accorder du crédit aux paroles, je suis retournée à l'univers tranquille et sage des livres, et me souvient de ma dernière leçon de méditation : « Kṣamā, quand la vie devient KCHA, rester MAA ! » OM ॐ Claire
Pensée du 29/01/21 à 15h20
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